[...] ce qu'on a pu jadis appeler la musique des sphères, cet écho lumineux, ce chant des nerfs, voilà ce qui percute le sein du Sujet : toutes les variations et cadences musicales des passions, le chiffre de l'envie, du respect, du dégoût, de la crainte, de la puissance, de la servilité, réels, c'est-à-dire saisis au lieu de leur irradiation grammatique ; car la passion est cette activité sans volition qui charge les phrases de leurs maux, par homophonie, certes, mais aussi parce que la phrase n'est jamais qu'un tronc dans la syntaxe de notre dépense. L'envie, le respect, l'amour, etc... ne sont jamais que les noms des notes naturelles, entendues dans leur discordance.
Hélène Cixous, Neutre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire